Environ 6,8 millions de Marocains, sur un total de 13.360.000 inscrits, ont voté vendredi aux élections communales, une participation de 51% légèrement inférieure au précédent scrutin de 2003 (54%), selon le ministre de l’Intérieur Chakib Benmoussa.
La participation à ces élections a cependant été largement supérieure à celle enregistrée lors des législatives de 2007 (37%).
Pour la première fois, un quota de 12% de sièges était réservé aux femmes, qui n’avaient obtenu que… 0,54% des sièges en 2003.
Les bureaux de vote (environ 38.250) avaient ouvert à 08h00 (07h00 GMT) et ont fermé à 19h00 (18h00 GMT). Tous les Marocains âgés de 18 ans et plus pouvaient voter et y ont été vivement encouragés par les autorités.
Aucune tendance n’a été communiquée vendredi soir et les résultats officiels ne devraient être annoncés que samedi en fin d’après-midi.
Selon Jean-Charles Brisard, un observateur français positionné dans la région de Meknès (à environ 150 km à l’est de Rabat), l’affluence était plus forte dans les campagnes qu’en ville.
“La présence de femmes (dans les bureaux de vote) est importante, a également déclaré cet observateur, invité au Maroc par le Conseil consultatif des droits de l’Homme (CCDH). Ca prouve un réel engouement”.
Un total de 130.223 candidats issus de 30 partis politiques étaient en lice. Le mode de scrutin était double: uninominal dans les petites localités et de liste dans les municipalités dépassant 35.000 habitants).
27.795 conseillers municipaux vont être élus pour des mandats de six ans dans 1.503 communes.
Les candidatures féminines étaient au nombre de 20.458 (soit 15,7% du total), contre 4,8% en 2003.
Dans l’ensemble, la campagne électorale s’est déroulée sans incident grave. Le ministre de l’Intérieur a toutefois fait état vendredi soir de quelques “incidents limités et isolés”, qui n’ont pas affecté le déroulement du vote.
M. Benmoussa a ainsi mentionné des heurts entre militants de partis opposés, avec jets de pierres et destructions d’urnes.
La lutte contre le chômage, pour l’alphabétisation et la promotion de la femme ont été les principaux thèmes de cette campagne.
L’un des intérêts de cette consultation est le score du Parti Authenticité et Modernité (PAM), nouveau-né sur l’échiquier politique et coqueluche des médias.
Le PAM a été fondé en 2008 par l’ancien ministre délégué à l’Intérieur Fouad Ali El Himma, un ami du roi. Il s’agissait du premier test électoral pour ce parti qui, jusqu’au 29 mai, appartenait à la coalition gouvernementale.
Les résultats du PJD -arrivé en deuxième position aux législatives de 2007- seront également observés à la loupe. “Notre ambition est d’arriver en tête”, avait résumé jeudi Abdelillah Benkirane.
Fès, à 200 km dans l’est de Rabat, figurait parmi ses objectifs. La capitale spirituelle du royaume est dirigée par le syndicaliste et très médiatique Hamid Chabat, de l’Istiqlal (PI), parti du Premier ministre Abbas El Fassi.
Salé, ville-jumelle (et ville-dortoir) de Rabat, dont le maire est Driss Sentissi (Mouvement Populaire/MP), était aussi dans la ligne de mire du PJD, comme Meknès et Tanger (nord).
Selon le ministère de l’Intérieur, c’est le PAM qui a présenté le plus de candidats (16.793), suivi du PI (15.681), du Rassemblement National des Indépendants (RNI/12.432), de l’Union Socialiste des Forces Populaires (USFP/12.241), du PJD (8.870) et du MP (8.595).